Quand la construction ne va plus, il n’y a plus rien qui va

700 emplois directs perdus en Luxembourg en deux ans, de moins en moins de marchés publics: le secteur de la construction tire la langue.

Plus qu’une sonnette d’alarme, c’est carrément un grand cri de SOS: aidez-nous, en urgence, car nous allons mourir à petit feu.

Hier à Libramont, alors que les producteurs laitiers se battaient pour leur métier le long des autoroutes, un autre grand secteur de l’économie, celui de la construction, lui aussi a sorti ses chiffres.

Ils sont catastrophiques. De 2012 à 2014, le secteur de la construction en Luxembourg a perdu 700 emplois directs, soit plus de 10% de sa globalité. C’est énorme.

Évidemment, la province de Luxembourg n’est pas une île et elle subit de plein fouet la même spirale négative qu’on connaît en Belgique. «Depuis 2012, 17 000 emplois ont été perdus dans le secteur belge de la construction. La concurrence étrangère produit une pression énorme et menace la survie de milliers de nos PME, commente François Cloos, le directeur de la Confédération Construction Luxembourg. Nous prévoyons que 20 000 emplois supplémentaires risquent d’être perdus dans la construction d’ici 2019 si aucune mesure n’est prise. Ces 37 000 emplois perdus en Belgique en sept ans, cela fait 17 fermetures d’ «Arcelor Mitt al» , mais étonnamment, on en parle peu dans la presse», regrette François Cloos.

41% d’adjudications en moins en Luxembourg

Pour la présidente nationale de la Confédération, la Bertrigeoise Colette Golinvaux, et pour François Cloos, les pouvoirs publics ont une grosse responsabilité dans ces difficultés de leur secteur. En Luxembourg en particulier.

Depuis 2012, le nombre de mises en adjudication, en province de Luxembourg, a chuté de 41%, alors qu’il n’a diminué que 18% en moyenne en Belgique et 25% en Wallonie. «C’est parce qu’il y a plus de relais politiques au fédéral et à la Région qui donnent du travail à des entreprises de Liège et du Hainaut», juge un entrepreneur.

Certaines entreprises générales, en deux ans, ont constaté jusqu’à une diminution de 66% d’adjudications. «Par exemple, sur ce mois d’août 2015, il n’y a eu que 5 adjudications publiques en Luxembourg. Il y a 10-15 ans, il y en avait 16, 17, pour le même mois», affirme Victor Pignon, de Vielsalm.

La Région wallonne est clairement montrée du doigt, avec cette imposition, irréaliste, aux communes, de limiter le montant des prêts à 150 ou 180€ par an et par habitant.

L’entrepreneur Pignon reproche aussi aux responsables des bâtiments scolaires de freiner considérablement la rénovation ou la construction d’écoles. «Cela boosterait notre secteur. Au lieu de cela, on s’évertue à conserver de vieilles écoles des années 50, qui consomment des milliers de litres de mazout, ont un simple vitrage et une toiture sans isolation!»

Source: http://www.lavenir.net/cnt/dmf20150819_00689821





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