Le secteur de la construction sort d'une belle année, mais reste prudent

 

Le secteur de la construction a profité pleinement du renforcement des exigences énergétiques dans le logement neuf l'an dernier. La rénovation a également connu une belle dynamique. L'ensemble de la branche avance une progression de son activité estimée à 3,7% sur l'année écoulée.

Les responsables de la Confédération construction attendent une croissance moins prononcée pour 2017 et ont appelé mardi à soutenir les investissements "de façon structurelle, indépendante des investissements cycliques des autorités locales".

Le non résidentiel notamment a pu compter sur les effets de la politique du gouvernement flamand dans l'enseignement (scholen van morgen). L'activité dans ce segment a progressé de 6 à 7%. Cette année, les investissements des entreprises devraient se poursuivre et permettre au non résidentiel neuf d'encore progresser de 4% en 2017.

La rénovation a elle pu s'appuyer sur la demande d'une meilleure sécurisation de divers bâtiments non résidentiels dans la foulée des attentats de Paris et Bruxelles. "Cette demande spécifique n'étant plus d'actualité", la rénovation devrait accuser le coup en 2017 et ne progresser que d'un pour cent (contre 3% attendus en 2016).

Le génie civil a lui connu une stagnation l'an dernier. "Il a été pénalisé par une baisse de régime des travaux liés à l'A12, alors en cours d'achèvement, ainsi que par un recul des investissements dans le rail", note la Confédération dans son analyse conjoncturelle, publié deux semaines avant l'ouverture du salon Batibouw au Heysel.

Pour la première fois depuis fin 2011, la baisse de l'emploi s'est interrompue dans la construction. Après une perte estimée à 20.000 postes en quatre ans, on assiste depuis fin 2015 à une stabilisation, proche des 200.000 travailleurs. La Confédération reste néanmoins prudente. "C'est magnifique, mais il nous a fallu une croissance de l'activité de près de 4% pour y arriver", souligne Robert de Mûelenaere, administrateur délégué.

La Confédération ajoute que le nombre de missions de travailleurs étrangers détachés en Belgique pour la réalisation de travaux de construction avait encore augmenté de près de 20%. "Exprimé en équivalent temps plein, le volume d'emploi représenté par ces travailleurs détachés a augmenté de l'ordre de 8.000 unités en un an."

La forte hausse de la durée du préavis par rapport à ceux actuellement en vigueur pour les ouvriers inquiète aussi la Confédération qui craint que des entreprises belges ne soient confrontées à court terme à des licenciements. "Nous avons une culture du CDI mais avec cet allongement inconsidéré du délai de préavis, le risque est grand de passer d'un type de contrat vers un autre, sous peine de ne pouvoir s'aligner sur les entreprises étrangères qui travaillent légalement en Belgique avec des coûts inférieurs de 20 à 35%", avertit M. de Mûelenaere.

"Nous proposons un pacte à conclure avec les partenaires sociaux et le gouvernement afin d'offrir une bouffée d'oxygène à nos entreprises. Il en va du maintien de l'emploi propre et de la compétitivité", poursuit l'administrateur délégué.

Le gouvernement est entre autres invité à développer une politique fiscale qui corresponde à la réalité des familles (diminution de la taille des ménages...) et à étendre à tout le pays un taux de TVA réduit pour les reconstructions après démolition. Actuellement, la TVA réduite à 6% pour ce type de travaux n'est applicable que dans 32 villes du royaume.

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