Construction : moins d’aides pour les très petites entreprises

Une réforme des primes à l’investissement est en préparation chez le ministre Marcourt.  La Confédération wallonne de la construction estime que cette réforme est très défavorable aux plus petites entreprises (les TPE), pourtant porteuses de développement, dit-elle.

Le système actuel des aides à l’expansion économique en Wallonie distingue les petites entreprises (PE) et les très petites entreprises (TPE, de moins de 10 personnes), en se montrant plus favorable à ces dernières, notamment avec un taux de base plus élevé, atteignant 10% ou même 13% en zone de développement (ZD). Dans le projet de réforme soumis récemment aux partenaires sociaux, les deux catégories seraient fusionnées, avec le même taux de base ramené à 4% ou 6% (en ZD).

La Confédération de la construction estime que les TPE seront sévèrement touchées par ce projet. Non seulement à cause de la baisse du pourcentage des primes accordées, mais aussi parce que les TPE sont par nature moins aptes que les plus grandes entreprises à bénéficier d’une majoration de ce taux de base, les critères d’octroi fixés étant la création d’emploi, l’innovation et l’exportation. Ces trois critères font partie des cinq axes prioritaires définis lorsque le ministre Marcourt a présenté son projet en mars dernier devant le parlement wallon. Il expliquait alors très clairement que le «Gouvernement entend mettre l’accent sur la croissance des PME et, plus particulièrement, favoriser l’émergence d’entreprises wallonnes de plus grande taille qui exercent un effet d’entraînement sur l’ensemble du tissu économique».

Soi-disant non structurantes

«La TPE qui investit n’engage pas directement», souligne Francis Charnoy, directeur général de la Confédération, qui évoque «un dossier difficile». «C’est une économie sur le dos des TPE qui va se faire», prévient-il même si le secteur de la construction craint moins une diminution du budget de ces aides (déjà passé de 100 millions en 2012 à 80 millions en 2014), qu’une nouvelle répartition qui se ferait «au détriment des entreprises soi-disant non structurantes de l’économie wallonne.»

«Un argument que je ne peux pas suivre», complète Françis Carnoy: «il peut aussi y avoir des très petites entreprises avec un haut potentiel de développement dans les TPE de la construction et j’ai peur qu’on rate l’occasion de les voir se développer». 55% des aides octroyées l’an dernier l’ont été à des TPE. Mais si 80 millions sont destinés aux petites et moyennes entreprises, pour 33 millions aux grandes entreprises, les différents régimes d’aides, en y ajoutant notamment le Feder (40 millions), représentent en Wallonie un budget de 190 millions d’euros, hors aides à la recherche (330 millions).

http://www.lavenir.net/cnt/DMF20150504_00642936





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