8.000 emplois dans la construction liés au plan wallon

Alors qu’une partie du financement du plan d’investissement de la Wallonie dépend d’un accord européen, le secteur de la construction y voit une bouée de sauvetage pour l’emploi wallon. Avec un programme d’actions évalué à 5 milliards d’euros à injecter dans 31 projets entre 2019 et 2024, le plan d’investissement présenté par le gouvernement wallon ce mercredi suscite l’enthousiasme dans les rangs du patronat. "Cela va faire des années que l’Union wallonne des entreprises estime qu’un plan d’investissement est nécessaire pour relancer l’économie wallonne", rappelle son administrateur-délégué Olivier De Wasseige. Les patrons estiment d’ailleurs que de nombreuses recommandations remises au ministre-président libéral Willy Borsus lors de la préparation du plan se retrouvent dans la note finale du gouvernement. La confédération wallonne de la construction qui plaidait pour un "Patriot Act" se montre également satisfaite. "Ce plan a intégré nos demandes en matière de lutte contre le dumping social dans les marchés publics. C’est très important pour les entreprises wallonnes", estime son directeur Francis Carnoy. "Que va faire le gouvernement si l’UE refuse cet assouplissement des normes comptables?"

 

Il rappelle que le secteur a perdu 7.000 emplois en Wallonie entre 2007 et aujourd’hui, notamment à cause du dumping social et de la directive européenne "déplacement". "Le secteur emploie 58.000 personnes aujourd’hui. On peut estimer qu’un programme d’investissement de 5 milliards sur cinq ans (à raison de 80% du programme concernant des activités de construction), créerait ou permettrait de maintenir de l’ordre de 8.000 emplois par an dans l’économie wallonne, dont environ 4.000 emplois directs par an au sein du secteur de la construction."


58.000 Emplois. C'est le nombre d'emplois actuel dans le secteur de la construction en Wallonie.

Plus critique, la Fédération inter-environnement salue les intentions de la majorité MR-cdH en matière de mobilité ainsi que le soutien à l’amélioration énergétique des logements privés et des bâtiments publics tertiaires. "Nous sommes par contre plus sceptiques sur la question de l’énergie renouvelable. Il y a finalement peu de messages forts de ce gouvernement afin d’encourager la production d’énergie renouvelable", estime Céline Tellier sa secrétaire générale adjointe. Elle demande par ailleurs au gouvernement une analyse d’impact du plan sur les performances climatiques de la Wallonie. "Il s’agit de mesurer ce que la Wallonie va économiser en matière de rejet de CO2."
 

Une faille dans le financement?

Sur le front politique, le parti socialiste ne tire pas à boulets rouges. Tout en saluant l’initiative, son chef de file au Parlement wallon Pierre-Yves Dermagne voit cependant une faille dans le financement du plan. "Si nous pouvons tenir un débat sur la pertinence ou non de ces propositions, nous n’avons pas de réponses claires quant à leur financement qui, si on suit la vision du gouvernement, dépend du bon vouloir de l’Europe qui pourrait, comme nous le demandons depuis des années, revoir ses règles comptables pour libérer les possibilités d’investissement. Que va faire le gouvernement si l’UE refuse cet assouplissement des normes comptables ou encore si les partenariats public-privé ne se concrétisent pas? Ne s’agira-t-il pas d’un nouvel effet d’annonce sans lendemain?"

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